Le terrazzo ou terrazzo à la vénitienne, plus communément appelé en France ”granito” est un revêtement de sol dont les origines remontent à l’antiquité. Très largement utilisé dès le 13ème siècle à Venise et ses alentours, le seminato alla veneziana, d’abord utilisé en alternative aux mosaïques en marbre, devient rapidement une des particularités architecturales des plus beaux édifices vénitiens.
Initialement composé des chutes des mosaïstes, les « pavimenti alla veneziana » étaient constitués à l’époque de fragments de marbre ou de terres cuites de différentes tailles, aux formes aléatoires et anguleuses et à l’aspect moucheté et coloré.
L’application se faisait via un semis de ces fragments concassés sur un mortier de chaux frais ; ces éclats de marbres étaient ensuite battus pour pénétrer dans le mortier. Un ponçage manuel via différentes passes de pierres venait parfaire l’aspect de surface pour obtenir un aspect lisse.
Dans l’histoire récente, le terrazzo ou granito a profité des différentes évolutions technologiques et des techniques de construction les plus avancés. Le ciment a d’abord remplacé la chaux aérienne et du matériel spécifique de ponçage et de polissage a été utilisé.
Ainsi il a été particulièrement utilisé dans les années 20 et 30 dans le mouvement art deco, et notamment aux Etats Unis souvent dans les buildings les plus prestigieux (Empire state building par ex.), offrant la possibilité d’intégrer des ornements d’art floral, ou des motifs et lettrages d’art nouveau.
En France, le « granito » a également accompagné le mouvement art déco du début du siècle dernier, mais il s’est très largement répandu sous la forme de dalles préfabriquées, dans les années 50 et 60, cette période ayant particulièrement contribué à lui faire perdre ses lettres de noblesse.